Une journée en famille remplie d’ailerons
Le jour de la Famille (19 février 2024), des visiteurs inattendus sont entrés dans les eaux de la baie Howe, causant tout un éclaboussure !
Les spectateurs ont été ravis d’apercevoir les 16 membres du groupe A5 d’épaulards résidents du nord. Bien que les épaulards soient le deuxième cétacé le plus signalé (baleines, dauphins et marsouins) par l’Ocean Wise Sightings Network, il est rare de rencontrer des épaulards résidents du nord dans la mer des Salish.
Les A42 – une lignée matrilinéaire incluse dans le groupe de 15 – ne visitent la mer des Salish que quelques fois par an et sont connus pour se frotter le ventre sur les plages de galets près de Sechelt, un comportement unique à cette population. Cette famille d’épaulards est devenue familière à la communauté locale, dont beaucoup peuvent identifier ces individus à vue. Contrairement aux épaulards de Bigg (migrateurs) qui sont plus souvent repérés dans la région, les épaulards résidents ont tendance à avoir des nageoires incurvées ou arrondies et des plaques de selle ouvertes. La matriarche A42 (Sonora) en est un excellent exemple, et son apparence unique la rend facile à identifier. Leur visite a été particulièrement spéciale cette année, avec la première observation du nouveau baleineau d’A79 (Current) et l’apparition de tous les membres du groupe A5 voyageant aux côtés des A42.

Pour les épaulards résidents, chaque jour est le jour de la Famille. Après les êtres humains, les épaulards ont certaines des cultures et des structures sociales les plus complexes de toutes les espèces de la planète. Les épaulards résidents du nord sont matrilinéaires, ce qui signifie qu’une femelle (matriarche), ses fils et ses filles, ainsi que la progéniture de ses filles resteront tous ensemble pour la vie. Ces familles sont connues sous le nom de matrilines. Un groupe se compose de plusieurs lignées maternelles étroitement apparentées que l’on peut voir voyager ensemble au moins une partie du temps. A5 Pod se compose de trois lignées maternelles : les A42, les A25 et les A23.
Qu’est-ce qui attirait ces habitants du Nord dans la région ?
C’est ce que l’initiative Ocean Wise a découvert sur l’eau ! Opérant en vertu du permis de recherche MML-18, l’équipe a passé deux jours à recueillir des échantillons de proies et d’ADN environnemental des baleines afin de mieux comprendre le régime alimentaire hivernal de ces baleines. L’ADN environnemental (ADNe) provient du matériel génétique des cellules de la peau et du matériel fécal qui est laissé dans l’eau lorsqu’une baleine plonge. Les chercheurs d’Ocean Wise collectent cet ADNe de manière peu invasive via notre navire de recherche, Skana, en s’approchant de la zone après les plongées des baleines et en prélevant de l’eau de l’empreinte caudale (la zone d’eau calme et circulaire qui est laissée derrière après les plongées d’une baleine).

Les épaulards résidents du Nord sont inscrits sur la liste des espèces menacées en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Les menaces qui ont une incidence sur leur survie comprennent la disponibilité des proies, l’exposition aux polluants et les perturbations causées par les navires. Les résultats de notre étude hivernale nous aideront à mieux comprendre ce qui pousse ces baleines à visiter ces eaux australes pendant les mois d’hiver. Plus précisément, de quoi se nourrissent-ils et où l’attrapent-ils. Il s’agit de grandes lacunes dans les stratégies de rétablissement des populations d’épaulards en Colombie-Britannique, et il sera important de les combler pour que les efforts de conservation soient éclairés à l’avenir.
Vous pouvez également aider à protéger ces animaux emblématiques en quelques gestes simples
- Envoyez une observation ! Téléchargez
l’application WhaleReport sur votre téléphone. En plus d’appuyer la recherche axée sur la conservation, les observations en temps réel sont envoyées aux grands navires par l’intermédiaire du système d’alerte aux baleines, ce qui donne aux capitaines de navire le temps de ralentir et de dévier de leur trajectoire à proximité des baleines, réduisant ainsi le risque d’impact et de perturbation.
- Restez à au moins 400 mètres des épaulards (200 mètres pour les autres mammifères marins). Suivez le Règlement sur les mammifères marins et les directives Soyez avertis lorsque vous montez à bord d’un bateau de tout type (y compris les planches à pagaie et les kayaks !).
Posted March 5, 2024 by Rosemary Newton